5 mai 2016

Tranquille

 

Est-ce que tu crois qu’on peut se réincarner en arbre ? En rivière ? En quelque chose qui est ? Qui n’a qu’à être. Sentir le vent, recevoir la pluie, donner des fleurs.

 

Je suis un humain. J’aspire souvent à la tranquillité. A être seulement là et laisser les éléments agir, glisser sur moi.

Pourquoi sommes-nous en insatisfaction permanente ? Pas assez d’argent, pas assez d’amour, trop d’argent, pas assez de temps libre, trop de temps… Pourquoi ne pas accepter tout ça, se laisser vivre ? L’insécurité matérielle nous inquiète. Le remplissage de nos vies nous inquiète. Le temps nous inquiète. N’est-ce pas pour ça qu’on grince des dents quand on passe les 25, 30 ans ? Parce que le temps nous échappe ? Et la peur de dire, à la fin, « La vie, elle a passé, on a comme pas vécu »*.

 

Faire des choix, agir, se bouger. Créer, aider, être bien. Accepter la vague. Ne plus lutter.

 

Je veux la tranquillité, mais pas l’ennui. Je veux être une active tranquille. Je veux la sécurité mais pas la prison. Peut-être qu’il faut accepter que la sécurité n’existe pas pour se sentir en sécurité – et lâcher prise.

 

 

J’ai autant besoin du monde que j’ai envie qu’il me fiche la paix.

 

* La Cerisaie, Tchekhov (Firs)